Les dolérites de cette région située entre Corlay et Gouarec dans les Côtes-d’Armor se placent parmi les premières roches bretonnes exploitées et ce, dès la préhistoire : elles étaient employées à la fabrication de haches polies. Un extraordinaire atelier d’extraction et de façonnage a été découvert en 1964 par C.-T. Le Roux près du village de Sélédin en Plussulien.
Cette métadolérite – puisqu’elle a subi un certain métamorphisme après sa mise en place au tout début du Dinantien (vers -350 millions d’années) – se singularise par un faciès extrêmement fin, avec enchevêtrement particulièrement poussé des deux minéraux essentiels et de leurs produits secondaires, présentant ainsi un matériau de choix tant pour le façonnage que pour l’utilisation, par suite de sa résistance aux chocs.
Les fouilles ont montré que les anciens ateliers occupaient une surface de près d’un kilomètre carré. Grâce aux datations par le carbone 14 réalisées à partir de prélèvements effectués dans les foyers retrouvés, il a été établi que les premières exploitations ont débuté vers 4 200 ans avant notre ère, pour se poursuivre pendant plus de 1 500 ans ! Les fouilles ont également permis de reconstituer les deux activités qui se déroulaient sur le site : l’extraction et le débitage de la roche, suivis du façonnage des haches.
Dans les premières époques d’exploitation, seuls les blocs superficiels, emballés dans l’argile d’altération, étaient utilisés ; ensuite, les Néolithiques se sont attaqués directement à la roche massive, en utilisant de gros percuteurs de pierre, maniés à deux mains ; enfin, dans une troisième période, on note l’utilisation systématique du feu pour le débitage (Le Roux, 1999 ; 2002 ; Le Roux, à paraître ; Le Roux et Giot, 1965 ; Le Roux in Giot et al., 1979, p. 359-366). Les débris accumulés à Sélédin ont pu être évalués approximativement à soixante mille mètres cubes, mais le rendement aurait été très faible, de l’ordre de 1 % seulement.
On estime qu’une belle pièce pouvait demander deux à trois jours de travail – avec les stades suivants : dégrossissage, retouches, bouchardage et enfin, polissage (ce dernier largement effectué hors des ateliers proprement dits). Plusieurs millions de haches ont été fabriquées ici et exportées, non seulement dans tout le Massif armoricain, mais aussi dans tout le Nord-Ouest de la France ; plus sporadiquement, elles ont été retrouvées jusque dans la vallée du Rhône et même en Angleterre…
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